Moto et rando dans l’extrême nord du Vietnam (part 3/3)
Christelle Commentaires 0 Commentaire
Dong Van, son marché coloré et son fort haut perché
Le lendemain, pas de grasse mat’ possible : le marché du dimanche nous attends ! C’est LE rassemblement de la semaine. Les habitants de tous les villages alentour se parent de leurs plus beaux habits pour venir vendre et/ou acheter sur le marché de Dong Van. Arrivée sur les lieux, c’est une explosion de couleurs qui s’offre à moi : ces costumes identifiant chacune des minorités ethniques du coin (H’Mongs, Dzaos, Lolos, etc.), ces fruit, légumes, poissons, bibelots et habits étendus, mais aussi toutes ces motos alignées, transforment le marché en un tableau qu’on croirait sorti tout droit du pinceau d’un peintre impressionniste !
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Des choses moins agréables à mes yeux font néanmoins aussi partie du décor… Je le redoutais et je n’ai pu y échapper à 100 %, je veux parler des marchés aux bestiaux et de tous ces animaux en cage, notamment des chiens, dont la vision me choque avec mon point de vue d’occidentale… Bref, Van m’amènera ensuite à une grande tablée où les locaux viennent prendre leur petit déjeuner. Au menu, encore et toujours de la soupe Pho (les vietnamiens en mangent à toute heure de la journée). Comme je commence à en faire une petite overdose, je laisserais Van manger la sienne pendant que je grignoterais mes galettes de riz sucrées achetées sur la route… ! La visite du marché se termine par une dégustation d’alcool de maïs que des femmes âgées nous présentent dans des bouchons en plastique : je précise qu’il est 9 h du matin :p
Après le marché, nous monterons jusqu’aux ruines de Po Lu, un fort bâti par les français au temps de l’Indochine. Si l’ascension est difficile sous le soleil déjà brulant, cela en vaut le coup : le fort surplombe la ville fourmillante en ce dimanche matin de marché. D’ici, les bruits d’hommes et d’animaux se mélangent pour former un grand brouhaha !
Sur les hauteurs de Meo Vac
C’est l’heure de reprendre la route. Plus les kilomètres défilent, plus les paysages de pics calcaires deviennent somptueux et époustouflants… ! Nous montons toujours plus haut dans la montagne à en avoir le vertige, en passant notamment par le Col de Ma Pi Leng dont le panoramique est incroyablement beau… !
Nous croisons de nombreux locaux sur la route. C’est bien dimanche et donc jour de marché aussi à Meo Vac. Les habitants de toute la région y vont à pied ou à moto afin de vendre le résultat de leurs récoltes ou leurs animaux. Cela représente plusieurs dizaines de kilomètres et certains sont de jeunes enfants portant leur frère et sœur bébé dans leur dos, ou des vieilles femmes avec de lourdes charges … !
À Meo Vac, nous traversons la ville sans nous arrêter mais mes yeux n’en perdent pas une miette ! Quantités de villageois et d’habitants se rendent en effet au marché dans leurs habits ethniques, je suis aux premières loges 🙂
Une fois Meo Vac passé, nous arrivons « au bout de la boucle », c’est donc l’heure de prendre le chemin du retour. Sur tout un tronçon, nous repassons par les mêmes routes qu’à l’aller et du coup Van s’arrête moins pour des pauses photos ou pauses mal aux fesses. Le trajet est long et le soleil tape. Je m’endors presque sur la moto qui me berce… Mes paupières sont si lourdes… Plusieurs fois mes yeux se ferment, heureusement que ce n’est pas moi qui conduit… ! Nous longeons à nouveau une longue rivière dans laquelle je me jetterais bien comme les enfants que nous rencontrons sur le chemin 😀
Petite pause méritée : nous nous arrêtons enfin déjeuner dans une ville traversée par la route principale. Le choix de Van se porte sur un petit restaurant familial, nous serons les seuls à ce moment là ! Je fais alors la connaissance de cet adorable petit vietnamien qui ne cesse de rire et de me sourire. Il prends aussi magnifiquement la pose quand je lui présente mon appareil photo :p
Les super-women du lin !
Avant de reprendre la route pour Ha Giang, nous bifurquons vers Lung Tam, notre dernière halte de ce périple. Il s’agit d’un mignon petit village H’Mong qui s’est fait un nom pour son artisanat traditionnel du lin. Ici ce sont les femmes qui sont à la direction et à la manœuvre. La dirigeante est très fière de sa coopérative qui fait vivre les habitants et la communauté H’Mong. Elle m’explique avec grande satisfaction que la qualité de ses œuvres a produit des échos jusqu’en France et en Europe. Et je ne peux que la croire… Les pièces confectionnées (sacs, vêtements, oreillers, couvre-lits, etc.) sont magnifiques, tellement que je me laisse tenter par quelques achats :p
J’arriverais finalement à Ha Giang ville en fin d’après-midi. Je suis complètement HS… ! Le retour au resort sonne la fin de mon aventure dans les montagnes d’extrême nord mais… pas le temps de se reposer : je dois récupérer mon gros sac à dos et payer l’hôtel avant de choper un bus de nuit pour me rendre à Hanoi !
Le problème, c’est que, dans ces moments-là, la fatigue nous rend moins efficace et organisé…. D’où la grosse bourde qui suit !
Quand la fatigue nous trahit…
Pour me rendre à la gare routière (loin du centre-ville), je partage un taxi avec l’une des employées du resort qui y va également. Mais une fois sur place et le chauffeur payé, je réalise que dans la précipitation, je n’ai pas pensé à faire les comptes : je n’ai donc plus assez d’argent pour payer mon bus et il n’y a aucun distributeur sur plusieurs kilomètres à la ronde … Bravo ! Mon bus part dans 40 min… Pour la 1ère fois depuis le début de mon voyage, je commence à paniquer… !
Malgré la situation, les bagagistes et conducteurs de bus m’entraînent de vitesse pour que je prenne un bus et que je m’installe. J’essaye de leur expliquer que je ne peux pas payer tout de suite mais personne ne comprends pourquoi je m’agite… Il faudra qu’ils utilisent « Google translate » sur leur téléphone pour saisir finalement la signification de mes mots, et là, impossible de négocier avec eux pour payer à l’arrivée ou quoi que ce soit… ! Je commence vraiment à me sentir désemparée et la fatigue me tiraille au point que mes nerfs sont sur le point de lâcher…!
Je m’éloigne un moment pour me calmer, et là, coup de chance : je vois arriver, avec leur guide, le couple de français rencontrés quatre jours auparavant lors de ma randonnée autour d’Ha Giang ! Lorsque je m’approche d’eux pour les saluer et leur expliquer mes péripéties, le guide se propose immédiatement (contre quelques dongs bien sûr !) de me porter en moto jusqu’au premier distributeur sur la route, ouuuuuf, je suis sauvée !!
Je peux enfin embarquer pour une longue nuit de bus jusqu’à Hanoï… La tension met un certain temps à retomber mais, bientôt, je m’endors comme un bébé 🙂
^^ FIN DE MON PÉRIPLE À LA FRONTIÈRE SINO-VIETNAMIENNE ^^
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