La crise de la « presque » trentaine

La crise de la « presque » trentaine

J’ai écrit ces quelques lignes peu de temps avant de créer ce blog. S’en est suivi mon premier pas vers l’aventure solo…

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Vous est-il déjà arrivé de vous réveiller en sursaut, un beau matin, réalisant une chose dont vous vous êtes efforcé(e) de mettre de côté durant ces dernières années de vie « adulte »? Une manière de voir le monde que vous avez inconsciemment mise de côté parce que l’on vous a rabâché à longueur de journées que la vraie vie c’est le CDI, une situation financière stable, etc. Bref, on vous a conjuré de rentrer dans le « moule social » et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Vous connaissez ce concept de moule social ? Je ne parle pas d’un mollusque qui aurait le contact facile, mais bien de la théorie selon laquelle l’uniformité / le « fait-comme-tout-le-monde » devrait vous assurer une vie plaisante, prospère et épanouie.

Fort heureusement, à un moment ou un autre, le naturel revient au galop. À ce moment précis, un sentiment s’immisce à l’improviste, se propage dans tout votre corps et vous provoque une saloperie de boule au ventre. Ce sentiment âcre, ne serait-il pas finalement en train de vous entraîner par la force vers un élan nouveau ?

Et bien ce sentiment m’a rattrapé il y a quelques jours, enfin, pour le coup, ça s’apparenterait plutôt à une méchante claque : j’ai réalisé que dans un peu moins de deux ans, eh ben j’en aurais 30…! Bon, en fait l’âge n’est pas vraiment le fond du problème, la « presque » trentaine n’étant pas du tout déplaisante, bien au contraire. Mais alors à quoi attribuer ce réveil nauséeux que, pour le coup, j’aurais préféré attribué à une grosse cuite ?

À ce moment-là, j’ai repensé à moi petite, rêvant de ma vie à presque 30 ans. Dans mes lointains souvenirs, je m’imaginais comme une sorte d’Indiana Jones au féminin, une aventurière dans l’âme traversant une nature tout aussi hostile que somptueuse, un appareil photo ou une caméra à la main, traquant l’intimité du moindre animal sauvage croisant ma route afin de l’étudier de plus près. Avide de curiosité, je me voyais vadrouiller d’un continent à l’autre, rien ne pouvait m’arrêter !

C’est alors que tu te réveilles à presque 30 ans en te rendant compte que tu n’as même pas réalisé le quart de tes rêves de gamine :  bonjour le bad trip 🙂

Tu as certes un boulot – qui plus est fixe et assez intéressant car lié à la biodiversité – tu manques cruellement d’adrénaline et vis dans un appartement miteux, minuscule, dans une ville qui te fait perdre chaque année deux ans d’espérance de vie, et tu n’es même pas assez payée pour profiter de tous ces congés dont tu as droit…

Oui mais voilà, on a toujours la vie qu’on choisit non ? Et on peut décider d’en changer à tout moment, avec les moyens dont on dispose et que l’on se donne si, à un moment donné, certaines choses ne nous conviennent plus 🙂

Ce matin-là, la grosse claque m’a retournée le cerveau et, en l’espace d’une heure, voilà que j’avais réservé un billet d’avion pour le Vietnam.

Un tout petit clic et mon visage terne et fatigué de néo-parisienne s’éclairait. Je pars. Oh putain, oui, je pars. Toute seule. À l’aventure. En Asie. Pour la 1ère fois de ma vie.

La crise de la presque trentaine m’a piqué.

Le 6 avril au matin, je pourrais m’époumoner, en arrivant dans les rues bruyantes et pleines de vie d’Hanoï : « Good morning Vietnam ! Ce que j’aime la presque trentaine !! »

Laisse-moi un petit mot :)

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